Le 18 août 1944 plus de 700 déportés pour faits de résistance arrivent à la gare de Sorgues, à bout de forces, après une marche forcée de 17 kilomètres. Le « Train Fantôme », dont ils ont été extraits à Roquemaure, a été reconstitué sur ces quais. Les prisonniers sont à nouveau enfermés, dans des wagons à bestiaux, avant de reprendre leur terrible parcours vers Dachau.
À l'occasion de ce transbordement, de nombreux habitants de Sorgues leur apportent de l'eau, de la nourriture, et leur adressent des signes de soutien et d'encouragement. Ce sont les premières manifestations collectives d'humanité et de solidarité qu'ils recoivent de la population depuis le départ du convoi.
Les employés de la SNCF d'Avignon et de Sorgues ont tout tenté, hélas en vain, pour entraver le départ du train. Les cheminots de Sorgues, malgré la présence en gare des 150 gendarmes allemands armés de l'escorte, ont favorisé l'évasion d'une trentaine de ces détenus.
Ceux-ci, cachés et hébergés par plusieurs familles de la commune, ont été conduits dès les jours suivants vers les refuges des maquis voisins, d'où la plupart ont repris le combat pour la libération du territoire.
L'Amicale des Déportés Résistants du Train Fantôme et la mairie de Sorgues organisent ici même, chaque année, le 18 août, une grande cérémonie commémorative autour des derniers survivants de ce convoi, des descendants de ces déportés, honorant la mémoire de ces combattants de la résistance.